Ménopause : Voici Comment Votre Digestion Peut Être Impactée
- Lea Weber
- 21 nov. 2024
- 8 min de lecture
Bien qu’ils ne soient pas officiellement reconnus comme des symptômes directs de la ménopause, les troubles digestifs sont souvent signalés pendant cette période et lors de la périménopause. Mais pourquoi ces problèmes digestifs se manifestent-ils à ce moment de la vie ?
Troubles Digestifs et Ménopause : une réalité souvent négligée
Bien que les troubles digestifs soient fréquemment signalés pendant la périménopause et la ménopause, les statistiques précises sur leur prévalence varient. Une étude publiée dans BMC Public Health a révélé que les inconforts articulaires et musculaires étaient les symptômes les plus courants. Une autre étude a mis en évidence que 77 % des femmes souffraient de ballonnements, 54 % de constipation, 50 % de douleurs abdominales et 49 % de reflux acide pendant la ménopause, des symptômes souvent associés au syndrome du côlon irritable (SCI).
Ces résultats suggèrent une occurrence significative de troubles digestifs pendant la ménopause, bien que les pourcentages exacts puissent varier selon les études.
Un lien qui n’est pas évident.
Quand on pense à la ménopause, des symptômes comme les bouffées de chaleur ou les sautes d’humeur viennent rapidement à l’esprit. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est l’impact direct qu’elle peut avoir sur votre digestion. Des ballonnements inexpliqués, une constipation soudaine ou des crampes abdominales fréquentes ? Tout cela pourrait être lié à la préménopause et ménopause.
Et pourtant, peu de femmes établissent ce lien entre hormones, stress, et bien-être intestinal. Comprendre cette connexion peut transformer la façon dont vous abordez votre santé durant cette période de transition
La ménopause et ses effets sur la digestion : trois facteurs clés à comprendre
1. Le lien hormones-digestion
La ménopause entraîne une baisse significative des taux d’œstrogènes et de progestérone, deux hormones qui influencent directement le transit intestinal. Ces fluctuations peuvent perturber la motilité intestinale, augmenter les ballonnements et provoquer des déséquilibres du microbiote. Pendant la périménopause, lorsque les cycles deviennent irréguliers, ces changements hormonaux peuvent également entraîner des épisodes de diarrhée ou, à l’inverse, une constipation persistante.
Ces inconforts sont souvent accentués par d’autres symptômes de la ménopause, comme la fatigue et les troubles du sommeil. Une vraie double peine!
2. L’impact de l’âge sur le transit
Avec l’âge, le fonctionnement du système digestif ralentit naturellement. La diminution de l’activité physique, une hydratation insuffisante ou une alimentation pauvre en fibres aggravent souvent ces symptômes. Le vieillissement des muscles de l’intestin et du rectum peut également contribuer à la sévérité des troubles digestifs, rendant la constipation plus fréquente et difficile à gérer.
3. Le rôle du stress
Le stress, amplifié par les sautes d’humeur et l’anxiété fréquentes pendant la ménopause, aggrave encore davantage les troubles digestifs. Lorsqu’on est stressée, le corps ralentit les fonctions non vitales, comme la digestion, pour concentrer ses ressources sur la réponse au stress. De plus, l’intestin, souvent appelé "deuxième cerveau", est directement connecté au cerveau via le nerf vague, ce qui amplifie l’impact du stress sur le transit.
L’importance de l’estrobolome et de l’équilibre intestinal pendant la ménopause
Saviez-vous que votre santé intestinale joue un rôle essentiel dans l’équilibre hormonal, notamment pendant la ménopause ? En effet, l’intestin abrite une communauté diversifiée de bactéries appelée microbiote intestinal, dont une partie spécifique, nommée estrobolome, est directement impliquée dans le métabolisme des œstrogènes.
Cet estrobolome régule les œstrogènes en produisant une enzyme clé, la bêta-glucuronidase, qui active et module les niveaux d’œstrogènes circulants. Lorsque le microbiote est déséquilibré (un phénomène connu sous le nom de dysbiose intestinale), la diversité microbienne diminue, perturbant la production de cette enzyme. Résultat : une baisse de la régulation hormonale qui peut aggraver les symptômes de la ménopause, comme les déséquilibres hormonaux, la prise de poids, les troubles de l’humeur ou encore un risque accru de maladies cardiovasculaires.
La ménopause entraîne naturellement une diminution des œstrogènes. Cependant, si ce phénomène est combiné à une dysbiose intestinale, cela peut amplifier les déséquilibres et rendre les symptômes encore plus difficiles à gérer. Maintenir un microbiote intestinal sain, grâce à une alimentation riche en fibres, des probiotiques et un mode de vie équilibré, est donc essentiel pour mieux vivre cette transition et soutenir à la fois la digestion, l’immunité et l’équilibre hormonal.
Votre intestin, véritable "deuxième cerveau", mérite toute votre attention pendant la ménopause !
Ménopause : Une traversée incontournable, mais tellement frustrante
Pour toutes les femmes, la ménopause est une période pleine de défis : fatigue, troubles digestifs, stress, bouffées de chaleur… Autant de symptômes qui rendent le quotidien difficile. Ce qui est frustrant, c’est que ces bouleversements, bien que naturels et universels, restent encore trop peu étudiés. « C’est une étape que toutes les femmes traversent, mais on se sent souvent livrées à nous-mêmes », témoigne Anne, 49 ans.
En effet, contrairement à d'autres périodes clés de la vie, comme la grossesse, la ménopause manque cruellement de ressources dédiées et de traitements ciblés. Cela pousse beaucoup de femmes vers l’automédication ou des solutions improvisées, souvent inefficaces. Cette absence de réponses claires laisse un sentiment d’isolement face à des symptômes qui, eux, sont bien réels.
Pour certaines femmes, les thérapies hormonales de substitution (THS), également appelées traitements hormonaux de la ménopause, peuvent être une solution pour gérer les symptômes liés à cette période. Ces traitements consistent à remplacer les hormones naturelles, comme les œstrogènes et la progestérone, qui diminuent pendant la ménopause.
Les THS peuvent aider à atténuer plusieurs symptômes, notamment :
Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes.
Les troubles de l’humeur, comme l’anxiété et la dépression.
La sécheresse vaginale et d'autres inconforts liés à la baisse des œstrogènes.
La perte osseuse, en prévenant l'ostéoporose.
Mais cela ne convient pas à toutes.
Bien que les THS soient efficaces pour de nombreuses femmes, ils ne sont pas sans risques et ne conviennent pas à toutes. Leur utilisation doit être discutée attentivement avec un médecin, qui évalue les antécédents médicaux et les besoins individuels.
Un soutien symptomatique : Retrouver le Contrôle
Si les bouleversements hormonaux de la ménopause ne peuvent être évités, il est possible de mieux vivre cette période en ciblant les symptômes. La digestion, par exemple, est un domaine clé où un soutien ciblé peut faire une réelle différence. Lorsque les œstrogènes et la progestérone chutent, ils perturbent non seulement le transit intestinal, mais aussi le microbiote, ce qui amplifie les ballonnements, la constipation ou même des épisodes de diarrhée.
Mais ce n’est pas tout : l’intestin est étroitement lié aux hormones et à l’humeur via l’axe intestin-cerveau. C’est cette connexion qui peut expliquer pourquoi le stress, si fréquent pendant la ménopause, a un impact direct sur la digestion et la qualité du sommeil.
Une Alternative ou un Complément : Soutenir Naturellement le Corps
Pour celles qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas utiliser de THS, ou qui cherchent à compléter leur traitement, il existe quelques alternatives naturelles pour mieux vivre la ménopause:
Les probiotiques et psychobiotiques peuvent aider à réguler la digestion, souvent perturbée par les fluctuations hormonales.
Les compléments alimentaires, comme le magnésium ou les plantes adaptogènes (ex. Ashwagandha), aident à gérer le stress et la fatigue.
Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière contribuent à améliorer le bien-être global.
Les Psychobiotiques : solution naturelle et innovante pour mieux gérer les symptomes digestifs pendant cette période de transition.
En soutenant à la fois la santé intestinale et l’équilibre émotionnel, ils répondent à plusieurs besoins essentiels :
Apaiser les troubles digestifs : En équilibrant le microbiome intestinal, ils réduisent les ballonnements et facilitent le transit.
Réduire le stress : Leur effet sur l’axe intestin-cerveau aide à calmer l’esprit et à atténuer les sautes d’humeur.
Favoriser un meilleur sommeil : En stimulant la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine, ils participent à des nuits plus réparatrices.
Bien qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur la ménopause, les psychobiotiques représentent une solution intéressante pour offrir aux femmes un soutien concret face aux défis de cette étape incontournable.
Pour en savoir plus sur le lien entre le stress, la santé intestinale et leur impact sur votre bien-être, découvrez nos autres articles sur le sujet, comme Le stress et votre intestin : votre vie trépidante sabote peut-être silencieusement votre santé.
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Références :
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The Menopause Society
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